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Une Fourmi de 18 mètres… ça n’existe pas
Introduction aux choses derrières les choses
« Amours, délices et orgues sont masculines au singulier. »
Blaise Cendrars
L’hémisphère Nord se situe au nord.
L’innovation n’est pas un sujet de préoccupation pour les entreprises, c’est le sujet. En effet, la concurrence doit inéluctablement faire disparaître les profits des entreprises qui n’innovent pas. Innovation est donc pour l’entreprise synonyme de survie. Marx en sont temps avait annoncé que les mécanismes du marché produiraient une « baisse tendancielle des taux de profits » et que le capitalisme s’effondrerait pour cette raison. La capacité des entreprises à innover et renouveler l’offre a pour l’instant donné tort à Marx. Au jeu de l’innovation, la créativité de l’homme joue une partie serrée et cruciale contre la pesanteur des choses et des lois de l’économie.
L’anthropologue Clifford Geertz raconte dans son livre Savoir local savoir global l les lieux du savoir l’histoire suivante. Il fait une étude sur la cosmogonie des Indiens. Il demande donc à un Indien : « Le monde, il tien sur quoi ? » L’Indien réfléchit un moment et lui répond : « Le monde, il repose sur le dos d’un éléphant. » En bon enquêteur rationnel, Geertz ne s’en tient pas à cette réponse sommaire : « Soit, dit-il, mais cet éléphant, il tient sur quoi ? » L’indien est embarrassé et réfléchit intensément : « L’éléphant, il tient sur le dos d’une tortue. » Réponse qui a peu de chance de satisfaire Geertz : « D’accord, l’éléphant tient sur le dos d’une tortue, mais cette tortue, elle tient sur quoi ? » L’Indien comprend bien la question et il continue de réfléchir. « La tortue, elle tient sur le dos d’une autre tortue », affirme-t-il enfin. Geertz, toujours aussi rationnel, s’impatiente : « D’accord la tortue tient sur le dos d’une deuxième tortue, mais la deuxième tortue, elle tient sur quoi ? » Cette fois-ci, l’Indien est vraiment très embarrassé. […]
