Les économistes ne comprennent plus la valeur
Bonjour les stratèges et les autres. Alors je voudrais vous parler de la grande peine, de la grande misère des économistes en cette année 2019. En résumé le problème, le paradoxe, est le suivant : les outils informatiques, Internet, tout ça devrait être des moyens d’accélérer la productivité du travail, d’améliorer fortement la productivité du travail. Or la croissance est la productivité donc on devrait avoir beaucoup de croissance. Or la tendance… tendanciellement on a moins de croissance qu’à l’époque où il n’y avait pas d’informatique et pas d’Internet. Dans les années Soixante, la croissance dans les pays développés était de cinq, 5,5 %, elle est aujourd’hui, depuis une dizaine d’années plutôt tendanciellement autour de 1,5 %. Donc c’est le fameux paradoxe de Solow : « Les ordinateurs sont partout sauf dans les statistiques de productivité et de croissance. » Les économistes sont très déconcertés.
Alors il me semble que effectivement, il y a un malentendu sur la valeur. La croissance, c’est la croissance du PIB. Le PIB mesure la valeur facturable, celle sur laquelle l’État peut prélever des impôts. Alors on comprend très bien pourquoi ça intéresse les États, la croissance du PIB. Parce que c’est sur cette valeur-là qu’il peut mettre TVA, charges sociales, etc., etc. Mais finalement les outils de communication, Internet, favorisent les échanges je dirais de valeur non marchande, de valeur d’usage. C’est-à-dire qu’effectivement je peux regarder beaucoup de films gratuitement, je peux envoyer des messages sans payer un timbre, etc. C’est-à-dire que dans une certaine mesure la valeur d’usage échappe à la valeur facturable. Internet est aussi une formidable machine à détruire du PIB. Mais finalement, si on regarde la valeur d’usage, il y a une très forte croissance. D’où tous les biens qui sont liés à l’information, nous avons une consommation et une production d’ailleurs qui est en très forte croissance par rapport à ce qu’elle était il y a dix ou vingt ans. Donc la croissance s’est réfugiée sur la valeur d’usage pour échapper au PIB. On pourrait dire finalement que les usagers, les peuples, ont utilisé Internet pour mettre en place une économie qui échappe à l’emprise des États et donc qui échappe à l’impôt. Et d’ailleurs les crypto monnaies risquent fort d’accentuer ce phénomène. Donc c’est plus… le paradoxe de Solow me semble être davantage… pas être un mystère mais une réponse des clients et des usagers pour échapper à l’emprise forte de la fiscalité. Et se développe d’ailleurs en parallèle le thème de la pauvreté des États qui ont du mal à lever des impôts sur les échanges, de plus en plus de mal à lever de l’impôt sur les échanges de valeur et ça va être un grand défi pour eux. On voit par exemple tous les débats sur comment on va faire payer les impôts aux GAFA. Et on voit que ce n’est pas si simple et qu’on n’arrive pas à se mettre d’accord et que les GAFA échappent de façon assez, effectivement scandaleuse à la fiscalité qui pèse sur les échanges marchands de biens matériels.
Voilà les stratèges et les autres ce que je voulais dire. J’ai l’impression que… en écoutant les économistes qu’ils ne voient pas tout à fait ça clairement et que du coup ils perdent un peu leurs repères, voire qu’ils perdent un peu les pédales. Pour eux, il n’y a pas croissance de la valeur de l’économie mais apparemment décroissance de leur compréhension de cette nouvelle économie. Il me reste à vous suggérer de vous abonner à cette chaîne Youtube de façon qu’elle soit en croissance de valeur d’usage. À bientôt.
