Le péché capital de la stratégie

 

Le péché capital de la stratégie

 

 

Bonjour les stratèges et les autres. Alors le péché capital de la stratégie. Vous savez qu’il existe en théologie la notion des sept péchés capitaux et en fait les péchés capitaux ne sont pas les péchés les plus importants, ce sont les péchés qui sont source des autres péchés. Par exemple le meurtre n’est pas un des sept péchés capitaux par contre la gourmandise en est un. Pourtant nous estimons qu’il est probablement plus grave d’être meurtrier que d’être gourmand. Et ce que ça veut dire, c’est qu’on peut être assassin par gourmandise ou par avidité. Disons par appât du gain. Donc les péchés capitaux, c’est ceux qui sont à la source.

Dans mon métier de consultant en stratégie, il m’arrive assez régulièrement – c’est un peu prétentieux de le dire mais franchement ça m’arrive – de repérer dans les entreprises pour lesquelles je travaille ce que je pourrais appeler des erreurs stratégiques. Et d’ailleurs c’est assez troublant mais c’est souvent les mêmes qui se reproduisent. Comme si, pour se tromper, en stratégie, on manquait d’originalité, comme quoi les hommes ont tous la même façon d’être orignaux comme chacun sait.

Des erreurs stratégiques et je me pose souvent cette question : mais quelle est la source de toutes ces erreurs ? Alors parmi les péchés capitaux de la stratégie je dirais qu’il y en a un qu’on retrouve plus souvent – qui est pour moi le pécher majeur – et c’est de raisonner par analogie. C’est-à-dire de se dire : ben Untel, il a fait comme ça, donc je vais faire pareil. Ou dans mon entreprise précédente j’ai réussi en faisant ça donc je fais une analogie et je vais faire pareil.

Alors ce raisonnement analogique qui est d’ailleurs formalisé dans la matrice forces / faiblesses / menaces / opportunités puisque ça consiste à dire : les forces sont des forces en toutes circonstances et les faiblesses des faiblesses en toutes circonstances et faire une analogie entre tous les secteurs d’activité contient une espèce de vice caché qui consiste à considérer que toutes entreprises affronteraient le même type de circonstance ou seraient sollicitées pour le même sport. Eh bien non, la stratégie quand je joue un match de foot n’est pas la même que quand je joue un match de rugby. Parce que ce n’est pas le même jeu. Donc si je fais des analogies entre les deux, je risque fort de me tromper. Eh bien je vous assure que ce raisonnement analogique, il est très ancré et qu’en fait il est à la source de beaucoup de façons de faire de la stratégie qui se révèlent pas toujours heureuses. En fait, j’ai souvent l’impression qu’on est analogique quand on n’arrive pas à être logique, c’est-à-dire quand on n’arrive pas à comprendre la logique des situations et ce qui va être déterminant pour la réussite stratégique. Et faute de logique, on passe à l’étage en dessous qui est l’étage analogique. Mais l’analogie n’est pas toujours heureuse et comme on dit, comparaison n’est pas raison. Même si dans comparaison il y a raison. Mais il y a aussi hélas, con.

Bon, voilà ce que je voulais dire sur le péché capital de la stratégie et il le reste à vous suggérer de vous abonner à cette chaîne Youtube. Non pas par analogie mais par simple logique. À bientôt.

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