Le paradoxe de la stratégie
Bonjour les stratèges et les autres. Le paradoxe de la stratégie, serait-il que la stratégie est par nature paradoxale ? C’est ce que défend Edward Luttwak dans son livre connu Le Paradoxe de la stratégie. De quoi s’agit-il ? Eh bien Edward Luttwak nous dit que ce qu’il y a de paradoxal dans la stratégie, c’est qu’il est assez fréquent que la meilleure stratégie se révèle être la plus mauvaise. Effectivement, si dans une stratégie je suis en confrontation avec un autre, plus j’ai une stratégie logique, plus l’autre va pouvoir la prévoir et plus il va pouvoir s’y opposer. Donc le meilleur chemin, le plus facile, va être le plus mauvais parce que c’est là qu’on va m’attendre, etc. Débarquer dans le Pas-de-Calais pour les Alliés, c’est le plus logique parce que c’est là que la traversée est la plus courte donc c’est la plus mauvaise solution puisque c’est la meilleure. La meilleure solution est la plus mauvaise parce que c’est celle qu’anticipe évidemment l’adversaire. Telle est la nature du paradoxe de la stratégie selon Luttwak. Plus je me défends, plus je donne à l’autre l’envie et l’idée de vaincre les défenses et de trouver des astuces, etc.
Plus globalement, est-ce que la stratégie est paradoxale ? Parce que là on parle de situations de guerre, Luttwak parle de situations de guerre mais dans le monde du business, il ne s’agit pas de faire la guerre. Ce que l’on peut retenir du paradoxe de la stratégie dans l’univers économique, c’est qu’effectivement les stratégies surprenantes peuvent réussir parce qu’elles sont surprenantes. A priori, ce n’est pas une qualité pour une stratégie d’être surprenante. Pourquoi ? Parce que une stratégie ça doit être fondé sur le réel, ça doit être analysé, ça doit être analytique donc ça ne doit pas au contraire violer toutes les règles et surprendre. Et pourtant, eh bien il y a des stratégies très surprenantes qui ont réussi et il y a même un prophète de la stratégie, Steve Jobs, qui en avait fait un peu son leitmotiv et sa règle, sa façon de penser la stratégie. En tous cas, ce qui lui a valu des échecs énormes puisque je crois qu’il a mis deux fois Apple en faillite mais aussi des succès parce que ses innovations allaient contre le marché ou ce qu’on croyait en savoir et étaient capables de créer la surprise.
Donc il faut toujours se poser cette question dans la stratégie, enfin c’est une double question. C’est 1) est-ce que je l’ai bien analysée de façon réaliste et 2) est-ce que ça ne vaudrait pas le coup d’avoir une stratégie un peu surprenante pour surmonter le paradoxe de la stratégie ? Je vous renvoie d’ailleurs à ce sujet-là à ma vidéo sur le BINEX.
Voilà les stratèges et les autres ce que j’avais à vous dire. Il me reste à vous suggérer de vous abonner à cette chaîne Youtube. À bientôt.