L’affaire Galilée : quand la réalité a tort
L’affaire Galilée pose la question de l’interaction du savoir et de la société.
Le 16 juin 1633, Galilée, vieux, malade et apeuré, abjure l’opinion que la Terre tourne autour du Soleil.
Après la publication en 1632 des Dialogues sur les deux principaux systèmes du monde, le pape Urbain VIII se sent trahi. Galilée est jugé et condamné (abjuration et assignation à résidence) comme relaps. Il n’a pas respecté l’interdiction de 1616.
L’affaire Galilée semble terminée alors qu’elle commence à lancer son lent tsunami dans l’histoire.
Elle pose la question de l’autonomie de la connaissance vis-à-vis de la métaphysique et de la morale. En ce sens elle introduit la modernité qui consiste à séparer les différents champs philosophiques. L’affaire Galilée pose également la question de l’administration de la preuve car en dépit de la légende, Galilée n’a jamais pu apporter la preuve de sa théorie de l’héliocentrisme.
Galilée est un somnambule, il définit la science moderne avec son coup de génie de quantifier le réel pour le connaître, mais il trahit cette même modernité par sa passion polémique.
Entre réalisme et idéalisme, le chemin vers la pertinence est toujours étroit.
Galilée, l’homme qui a entrevu des vérités en véhiculant beaucoup d’erreurs.L’affaire Galilée a les conséquences suivantes :
- Elle pose la question l’autonomie de la connaissance par rapport à la religion.
- Elle permet la définition d’un humanisme laïc.
Galilée est aussi celui qui a révolutionné la science en introduisant la mesure comme moyen d’objectivation de la connaissance.
« La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours devant nos yeux, je veux dire l’Univers, mais on ne peut le comprendre si l’on ne s’applique d’abord à en comprendre la langue et à connaître les caractères avec lesquels il est écrit. Il est écrit dans la langue mathématique […] »
Galileo Galilei, L’Essayeur