La longue traîne

 

La longue traîne

 

 

Bonjour les stratèges et les autres. Je voudrais vous parler aujourd’hui de la longue traîne, « long tail » en anglais, concept central de l’économie de l’information.

Comment on peut illustrer cette histoire ? Les librairies, les grandes librairies, contenaient quelques dizaines de milliers de références. Eh oui, quand on s’est mis à vendre des livres sur Internet, Amazon etc., tout de suite on est passé à des millions de références. La musique, eh bien un marchand de disque, quand j’étais jeune quand on voulait acheter une musique, acquérir une musique, on allait chez un disquaire et il avait en stock quelques milliers, peut-être quelques dizaines de milliers de disques. Et puis maintenant quand on veut acheter des morceaux de musique sur Internet, on a un choix de millions et de millions. Et cette observation, cette dispersion, on peut la remarquer aussi avec la vidéo, Youtube, on peut la remarquer effectivement avec les chaînes de télévision. Il y a beaucoup plus de chaînes de télévision.

Alors, qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qu’il y a derrière tout ça ? C’est que dans l’économie de l’information, finalement la rencontre entre l’offre et la demande est beaucoup plus facile parce que dans un livre il fallait produire le livre, qui contient de l’information, il fallait l’envoyer en librairie, il fallait le stocker, etc. donc tout ceci avait un coût logistique, un coût immobilier. Tandis que dans l’économie de l’information, au fond il n’y a pas forcément besoin de stock, il n’y a pas besoin de faire connaître l’information de façon… par des courriers, etc. Les moteurs de recherche suffisent et donc on a facilité, rendu pratiquement gratuite la rencontre entre l’offre et la demande. Et du coup, on s’est libéré de la question des effets d’échelle. Effectivement, autrefois, on produisait beaucoup moins de livres pour une bonne raison, c’est qu’il fallait qu’un livre se vende à deux mille exemplaires pour que ce soit rentable. Maintenant, il suffit de cinquante, il suffit presque que de un. Du coup, se libérant de cette question des effets d’échelle, eh bien les marchés se… De nouveaux marchés apparaissent. C’est-à-dire que si une musique n’intéresse que cinquante personnes dans le monde, elle peut quand même être produite, elle peut quand même être achetée parce que les cinquante personnes qui sont susceptibles d’être intéressées la trouveront.

Et donc ça fait apparaître de nouveaux marchés, ce que l’on appelle la longue traîne, des marchés de niche à côté des marchés de masse. Les marchés de niche, dans tout ce qui est information, donc vidéo, musique, contenu écrit et j’en passe… Eh bien des marchés de niche prennent une part des marchés de masse. Et c’est ce phénomène qu’on appelle la longue traîne, illustré par Chris Anderson, que vous pouvez voir dans l’image ci-jointe.

Bien sûr la longue traîne est favorisée par la démocratisation de la production – tout le monde peut faire des vidéos comme je suis en tain de le faire en ce moment dans mon jardin – la démocratisation de la distribution – tout le monde peut exposer, distribuer ses produits d’information sur Internet – et les moteurs de recherche qui permettent de faire du tri, qui sont des instances de tri et qui permettent à l’offre et à la demande de se retrouver. Phénomène majeur, la longue traîne dans l’économie de l’information. Substitution des marchés de niche aux marchés de masse.

Eh bien, cher stratège et autre, les stratèges et les autres, comme j’aime à dire, si ceci vous a intéressé, je ne puis que vous suggérer de vous abonner à cette chaîne Youtube qui est ma foi un élément de la longue traîne. À bientôt.

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