De Sun Tzu à Steve Jobs, une histoire de la stratégie
La stratégie – qui comme le disait Bismarck consiste à s’emparer de l’ourlet de la robe de Dieu pour faire quelque pas avec Lui – est le nœud de toutes les décisions et la matrice de la plupart des tragédies. En matière de stratégie, c’est avec le monde dur, gris, parfois indocile, que la pensée ferraille, sans cesse blessée par la résistance de la réalité à l’idée. D’origine militaire, irriguant la politique puis l’économie et les affaires, la stratégie a une histoire qui danse avec l’Histoire.
Laissez-vous guider à travers cette fresque percutante de Sun Tzu à Clausewitz pour les champs de bataille – option plein air – et de Michael Porter à Steve Jobs pour l’univers économique – option business. En vingt chapitres synthétiques, vivants et délibérément subjectifs, redécouvrez les grands auteurs, les concepts incontournables et les indices pensables de la pensée stratégique.
La stratégie est une discipline obscure. Il est difficile de savoir ce qu’elle est, aucune définition complète, consistante et finie ne s’impose. Ses domaines d’application sont également mal définis : la guerre, bien sûr, l’entreprise, sans doute, l’organisation, la géopolitique modèle Mémoires d’Henry Kissinger (4500 pages, toutes intelligentes hélas) – on parle alors de « grande stratégie » – mais aussi choix individuels : il existe des stratégies de vie. Protée qui ne cesse de se métamorphoser – comme le phlogistique au xviiie siècle que Lavoisier renvoya à son néant conceptuel pour fonder la chimie moderne – la stratégie ne finirait-elle pas nulle part à force d’être partout ?
Ce livre qui se donne l’ambition – peut-être ridicule, sûrement écrasante – de parler de l’histoire des ou plutôt de théories stratégiques ne propose donc pas de définition de la stratégie. Concept abscons, on ne le dégagera du brouillard qu’en situation. Prétendre être exhaustif sur cette histoire, ce serait ajouter l’arrogance insupportable – pléonasme – au plus pédant ridicule.
En situation, c’est-à-dire en explicitant quelques paradoxes et antinomies qui sont les molécules de base de la stratégie et à ce titre doivent être analysées plutôt qu’envoyées sous le tapis avec la poussière.